La présence des Oblates à
Morangis :
MORANGIS ET LA MAISON DU DESERT
: A l’ origine, le surintendant Fouquet y établit un rendez-vous de chasse,
puis la propriété passa entre les mains de Sieur Guillaume Roger intendant de
Jean-Jacques De Barillon, Seigneur de Morangis...
Au XVIIIème siècle on y planta
de grands cèdres du Liban rapportés par les célèbres botanistes, les frères
Jussieu... De siècle en siècle la propriété s'embellit.
Le marquis de Senevoy en devint
propriétaire et peu après sa mort, la vente de l'ensemble fut décidée.
En 1845, l'Abbé Beaussier,
Supérieur des Soeurs Augustines de Sainte Marie de Lorette, l'achète sur les
conseils de son amie, considérée comme Sainte, la Mère Marie de Sales Chappuis.
Peu de temps après, vint la
commune. L'Abbé Beaussier éprouvé par tous ces évènements, tomba gravement
malade et, le 6 avril 1879, il s'en retourna à Dieu : la petite communauté de
Lorette avait perdu son conseiller. Les Soeurs vivaient chichement du produit
de la vente des fleurs artificielles qu'elles confectionnaient.
La Mère Marie de Sales Chappuis
leur conseilla alors de faire appel au Père Brisson, aumônier de la Visitation
de Troyes. Celui-ci venait de fonder, en 1866, la congrégation des soeurs
Oblates de Saint François de Sales et bientôt après la congrégation des Pères
Oblats de Saint François de Sales qui s'établirent peu après, à Morangis, au
château situé à proximité de l’actuel Hôtel de ville.
Le 21 juin 1872, les Soeurs de
Lorette s’unissent à la congrégation des Soeurs Oblates qui viennent d’être
fondées par le Père Louis Brisson.
Suite à l’encyclique du pape
Léon XIII sur la condition ouvrière, Monsieur et Madame Poussineau, conseillér
par le Père Deshairs, Oblat de St François de Sales, se rendent « au Désert ».
Enchanté de cette visite, le couple décide d’y élever une chapelle et une aile
adjacente aux anciennes constructions. C’est ainsi que le jeudi 22 Octobre 1891
eurent lieu la bénédiction et la pose de la première pierre de l’Orphelinat
Saint Joseph. Le 23 avril 1892, le Père Brisson avait la joie de bénir la
nouvelle chapelle où 6 jeunes filles prenaient l’habit de novices.
Le 24 Septembre 1889, Marie
Sophie Auger, Soeur Louise-Marie, déclarait officiellement en Mairie de
Morangis l’ouverture de l’Ecole saint Joseph et le 4 Novembre, celle d’un
internat pour filles.
Les
jours s'écoulaient paisiblement lorsque survint une nouvelle tempête : la
spoliation des biens des Congrégations religieuses et leur expulsion hors de
France. Morangis fut très vite touché. Le 28 décembre 1901, un décret du
président de la République plaçait sous séquestre les maisons des Oblates de
Paris et Morangis pour les vendre aux enchères publiques.
Une nouvelle fois, c'est grâce
à l'intervention de Monsieur Poussineau que la Maison du Désert fut sauvée : en
effet, étant le principal investisseur, il était en droit de revendiquer
l'acquisition de la propriété lors de sa mise aux enchères. Ce qu'il fit, et le
14 février 1903, la maison fut rendue aux Oblates.
Mais, pour pouvoir continuer
leur oeuvre et éviter l'exil, les Soeurs durent quitter leur costume religieux
et subir de nombreux interrogatoires suivis de perquisitions. Malgré cela,
grâce au courage de toutes, l'oeuvre se poursuivit à Morangis et des jeunes
filles de Paris vinrent même passer les vacances d'été dans le parc, profitant
du calme et de la verdure.
Pendant la guerre 14-18, la
maison se vida à nouveau pour être envahie par les fantassins, mais Soeur
Angèle-Aimée (Mlle Aline Vaurs) directrice de l'école et trois autres Soeurs
demeurèrent fidèles au poste, recueillant même de jeunes alsaciennes en exode.
La maison resta intacte.
Malgré des bouleversements
importants (persécutions religieuses, guerres de 1914-1918 et de 1939-1945),
l’école Saint Joseph a tenu bon et a modifié quelque peu sa physionomie pour
s’adapter au besoin des temps.
Le bâtiment d’origine devenant
trop petit, des classes préfabriquées furent construites en 1961 ; puis l’ouverture
de classes enfantines a encore obligé de nouvelles constructions en 1968 puis
celles du cycle 3 en 1978.
L’école accueillant toujours
plus d’enfants (plus ou moins trois cents) et surtout des demi-pensionnaires
(une vingtaine de communes étant représentées) il fallut construire un bâtiment
de restauration en 1995.
Et en février 2004, un nouveau
projet de construction fut mis en oeuvre pour remplacer les classes « en
préfabriqués » devenues vétustes.
En janvier 2005, de nouvelles
classes maternelles entraient en fonction et en septembre 2005, tous les
enfants étaient accueillis dans des classes neuves.
Samedi 5 novembre 2005 eurent
lieu la bénédiction et l’inauguration des nouveaux locaux.
En 2008-2009, la réhabilitation
du bâtiment d’origine « Maison du désert » complète l’embellissement de la
propriété.
L’histoire de l’école continue à s’écrire chaque jour ; elle
s’enracine dans le passé et depuis 1989 a dépassé ses 100 ans d’existence, pour
se projeter vers l’avenir !...
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